Découvrez toute l’actualité macro-économique et financière du mois de juin 2025, avec Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest.
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Une croissance mondiale résiliente malgré tout
Les menaces et les volte-face de Donald Trump sur sa politique tarifaire imposée aux pays commerçant avec les États-Unis brouillent le scénario macro-économique et rendent difficile un pronostic clair. Toutefois, nous ne changeons pas à ce jour notre scénario qui écarte une récession et qui intègre un ralentissement progressif de l’inflation.
Politique commerciale de Donald Trump : un climat d'incertitude pour l'économie mondiale
Après le « libération day » annonçant des droits de douane astronomiques pour la plupart des partenaires des États-Unis, le président américain a rétropédalé et entre désormais dans la phase de négociations. Il se donne donc un peu de temps et a déjà à ce jour signé un accord commercial avec le Royaume-Uni. La situation est plus tendue avec l’Union Européenne (menaces de droits de douane de 50%) et avec la Chine mais nous pensons que des accords finiront par être trouvés, évitant le scénario catastrophe qui affecterait tout le monde, à commencer par les États-Unis. Cette séquence de menaces suivies de retraits impacte l’économie américaine désormais dans une phase de ralentissement.
L’économie réelle résiste mais différents indicateurs avancés témoignent de la dégradation en cours. Seules des annonces rapides d’accords commerciaux permettront à la confiance de rebondir et éviteront un impact trop fort sur la sphère réelle de l’économie. C’est toujours notre scénario même si nous sommes dépendants de l’imprévisibilité du président américain et, désormais, des décisions des juges américains. A court terme nous attendons un rebond mécanique de la croissance après la baisse de 0,2 % du PIB sur les trois premiers mois de l’année. La contribution du commerce extérieur, défavorable au premier trimestre, sera favorable ce trimestre-ci.
États-Unis : croissance sous pression et inflation maîtrisée
L’inflation américaine reste globalement contenue et poursuit même sa tendance baissière. Là encore la situation est largement dépendante à court terme des annonces tarifaires de Donald Trump. Une hausse des droits de douane aurait un impact immédiat et au moins provisoire sur les prix américains. Cette incertitude contraint la réserve Fédérale à garder un biais prudent, au grand dam du président américain. Malgré tout, nous sommes toujours sur un scénario d’une à deux baisses des taux d’ici à la fin de l’année.
Europe : premiers signes de reprise malgré des divergences nationales
L’Europe semble repartir progressivement après des mois de quasi-stagnation. C’est surtout l’Allemagne qui interpelle avec un rebond surprenant. Une partie de cette croissance s’explique par une production supplémentaire en anticipation de futurs droits de douane américains. Il faudra donc surveiller les prochaines statistiques, mais nous avons la conviction que la trajectoire sera désormais plus positive du fait d’une approche moins dogmatique des équilibres budgétaires. L’Italie et l’Espagne montrent des signes clairs d’amélioration alors que la France a plus de difficultés en raison sans doute d’une situation politique difficile.
L’inflation européenne est désormais maîtrisée et même, dans plusieurs pays, en deçà de l’objectif de 2%. La Banque Centrale Européenne a donc toute latitude pour poursuivre son assouplissement monétaire au cours des prochains trimestres.
Chine : une croissance atone malgré les plans de relance
La Chine ne parvient pas à relancer son économie en dépit des différents plans budgétaires et des assouplissements monétaires. La croissance se situe toujours entre +4% et +5%, ce qui reste insuffisant au regard de la volonté du gouvernement. Les négociations tarifaires avec les États-Unis vont déterminer la trajectoire économique à court terme. Les autorités politiques et monétaires chinoises resteront en appui de la croissance si des droits de douane importants venaient à être imposés.
Ce que nous en retenons
Ces incertitudes sur l’économie mondiale nées de l’imprévisibilité du président américain ont entraîné une phase de forte volatilité sur les marchés financiers. Ces dernières semaines, nous n’avons pas modifié notre allocation en gardant nos équilibres géographiques et sectoriels et en anticipant une réduction de cette volatilité d’ici à la fin de l’année.