Podcast : Produits structurés en 2025, enjeux et perspectives

Podcast : Produits structurés en 2025, enjeux et perspectives

Bienvenue sur ce nouvel épisode de notre podcast « Dans l’oreillette », un format exclusivement dédié à la Gestion Privée et Gestion de Fortune. Aujourd’hui nous retrouvons Pauline Hampartzounian, Directrice du pôle Produits Structurés chez Cyrus Herez, pour faire le point sur ces placements à forte valeur ajoutée.

Animateur : voilà près de 5 ans que des événements successifs viennent altérer les grands fondamentaux des cycles économiques et rendent difficile la vie des investisseurs… Il est complexe de savoir réagir et investir dans ce contexte. Des opportunités semblent cependant se dessiner notamment du côté des produits structurés. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Pauline Hampartzounian : Oui, tout d’abord il faut savoir que les produits structurés sont la combinaison d’une composante obligataire et d’une composante d’outils dérivés. Les principaux atouts qui expliquent leur succès :

  • Ils apportent une rémunération attractive tout en limitant les risques de pertes. C’est bien l’équilibre du ratio rendement/risque qui attire en premier lieu les investisseurs.
  • Ils amènent de la diversification au sein d’un portefeuille, ils sont une alternative aux investissements traditionnels. En effet, il existe des produits structurés avec comme sous-jacent les taux, du crédit, des indices, des actions, des fonds, des matières premières, des devises…De ce fait, ils peuvent s’adapter à tous les contextes et apporter de la décorrélation à ceux qui les plébiscitent. Cette approche sur-mesure et adaptable est un atout apprécié par les investisseurs.
  • De plus, ce sont des instruments financiers liquides. Cette liquidité est obligatoire, réglementée et journalière. Cela permet une gestion active et des arbitrages sur le marché secondaire à l’achat comme à la vente au niveau de la valorisation à date.
  • En sus de cette liquidité, la durée de portage est en moyenne de 2 à 3 ans car un grand nombre de produits comportent un mécanisme de remboursement anticipé en cas de stratégie gagnante. Ce qui permet de réduire la maturité initiale d’engagement. Au sein d’un portefeuille, avoir des placements qui se remboursent sur des horizons de 2/3 ans permet aux investisseurs de retrouver une liquidité naturelle afin de faire face à un nouveau contexte et de pouvoir profiter de nouvelles opportunités.
  • Enfin, chacune des caractéristiques des produits structurés est connue à l’avance, ce qui permet une lisibilité et une visibilité de son patrimoine. 

Ils sont accessibles via divers supports comme l’assurance-vie, les contrats de capitalisation ou encore les comptes-titres.

Quelles sont d’après toi les grandes tendances attendues pour les produits structurés en 2025 ?

P.H. : Aux niveaux actuels des taux moyen et long terme, les produits structurés à capital intégralement garanti resteront très présents cette année. En effet ils conservent des conditions très attractives et semblables à ce que nous avons connu en 2024, mais avec la baisse des taux courts, ces niveaux apparaissent comme étant encore plus intéressants qu’en 2024.

Tant que les marchés financiers seront chahutés par certains risques exogènes, les investisseurs de tout profil, inquiets des incertitudes actuelles, utiliseront les produits structurés car ils permettent d’apporter de la performance même en cas de croissance molle voire négative du marché. Il faudra continuer à utiliser les mécanismes défensifs : effet mémoire sur le coupon, strike min, dégressivité des barrières de rappel…

Une approche sélective et opportuniste sera certainement le mot d’ordre en 2025, en utilisant des pics de volatilité qui apporteront de la performance aux solutions proposées. Enfin, nous aurons tendance à privilégier le marché action US versus Europe au 1er semestre.

Et au-delà des structures, qu’en est-il des sous-jacents sélectionnés ?

P.H. : Ils auront très certainement une importance capitale. Le mix produit avec l’utilisation des classes d’actifs taux et crédit en sus de la classe d’actifs actions sera plébiscité. La sélection des sous-jacents sera primordiale pour éviter tout risque, avant d’y voir plus clair ensuite.

Nous aurons tendance à proposer des stratégies de stabilité relative sur les taux longs européens, de baisse sur les taux courts européens au sein des produits structurés à capital garanti.

Pour les produits à capital non garanti mais protégé, nous devrons avoir une approche opportuniste avec une préférence sur les actions US ou les indices transatlantiques. Stabilité à baisse sur le marché action européen, stabilité à hausse sur le marché action US.

Le crédit européen Investment grade via l’indice de référence ItraxxMain pourra également être proposé avec une protection contre les défauts (tranches) pour les investisseurs les plus avisés.

Enfin, les sous-jacents activement gérés (fonds ou AMC) comme matière première aux produits structurés, ont fait leur entrée en France et semblent être une tendance qui s’installe. L’objectif est d’avoir un sous-jacent flexible et adaptable en fonction du marché et des opportunités, managé par un gérant, et via des solutions défensives permettant de réduire le risque en comparaison d’un investissement en direct.

Pour finir, quels sont les derniers conseils que tu pourrais donner à nos auditeurs ?

P.H. : Il est impératif de :

  • Rester sélectif
  • Profiter des solutions à capital garanti tant que les niveaux de taux le permettent
  • Diversifier
  • Être réactif
  • Se faire accompagner par des experts dans chaque classe d’actifs au regard du contexte compliqué à appréhender
Pauline-Hampartzounian

Pauline HAMPARTZOUNIAN

Directrice du pôle Produits Structurés chez Cyrus Herez
pauline.hampartzounian@cyrus-herez.fr