Dans cet article, nous allons vous expliquer les caractéristiques des produits structurés dans l’enveloppe assurance-vie.
Quelle est la place des produits structurés dans l’allocation financière ?
Apparus à la fin des années 90, les produits structurés (PS), instruments financiers émis par une banque, étaient à l’origine réservés à une infime partie d’investisseurs fortunés. Ils ont ensuite été largement plébiscités et distribués à tout type d’investisseurs pour être aujourd’hui au cœur de la gestion de patrimoine.
Leur utilisation est en effet grandissante ces dernières années et représente en moyenne 15% à 20% du patrimoine financier d’un investisseur dans nos allocations, en fonction du profil de risque.
Comment investir en produits structurés ?
Il existe deux moyens d’investir : l’assurance-vie et le compte-titres. Le premier canal utilisé en France est celui de l’assurance-vie puisqu’il représente la part majoritaire des volumes annuels des transactions de produits structurés. Le second canal est le compte-titres. À noter, le compte-titres prend une part croissante ces dernières années et de plus en plus d’investisseurs utilisent cette enveloppe pour loger leurs stratégies en Produits Structurés. La raison est que le compte-titres permet de loger toutes les solutions, là où l’assurance-vie peut contraindre le champ des possibles.
Cependant, l’assurance-vie permet à tous les investisseurs d’avoir la possibilité d’investir au sein des PS, en offre publique.
- 1 000 EUR minimum par investisseur en assurance-vie.
- 100 000 EUR minimum par investisseur en compte-titres.
On comprend aisément le succès des PS au sein de l’assurance-vie. Ce canal offre par conséquent un accès à tout le monde à des produits autrefois réservés à une clientèle réduite et très fortunée.
Comment est définie l’offre de produits structurés en assurance-vie ?
Chaque compagnie d’assurance est aujourd’hui dotée d’une offre en produits structurés. Pour ce faire, les produits proposés doivent répondre aux critères spécifiques de l’assureur concerné mais aussi et surtout aux critères de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).
Certes, la réglementation accrue de l’AMF contraint l’offre des PS, mais elle a pour unique but de limiter les risques, de réduire la complexité et de protéger les investisseurs finaux.
En effet, les produits structurés sont considérés comme des instruments complexes ; la réglementation et les critères d’éligibilité des PS au sein de l’assurance-vie permettent de donner accès à cette offre attractive tout en la régulant.
Pourquoi proposer des produits structurés au sein de l’Assurance-vie ?
Les politiques monétaires de la Banque Centrale Européenne ont poussé les taux directeurs en territoire négatif au cours des 10 dernières années rendant les solutions financières classiques peu rémunératrices.
Ce contexte a coûté très cher aux assureurs qui se voyaient dans l’obligation d’agir avec une politique dissuasive : accès limité au fonds euros, baisse des taux proposés et sur-rémunération des unités de compte. La proposition de solutions alternatives d’un côté et la recherche de rentabilité de l’autre ont été favorables aux Produits Structurés.
En 2022, les niveaux d’inflation ont poussé les Banques Centrales (BCE, FED) à agir en augmentant, à de nombreuses reprises, leurs taux directeurs qui sont repassés en territoire largement positif. Les placements traditionnels sont redevenus attractifs et les produits structurés ont également pu bénéficier de ce nouveau contexte. En effet, les taux positifs sont le moteur de la part obligataire d’un produit structuré. Et par ailleurs, les incertitudes et risques exogènes ont apporté de la valeur à la part optionnelle d’un produit structuré, permettant de construire des solutions plus rentables, plus défensives et encore plus attractives dans un contexte difficile à appréhender. La recherche de rentabilité et de protection, le besoin de placements sur-mesure, adaptables et résilients, sont très favorables à un plébiscite massif des investisseurs pour les Produits Structurés.
Quels sont les atouts clés des produits structurés ?
- Ils permettent de diversifier un portefeuille financier.
- Les PS sont un apport de décorrélation avec les autres classes d’actifs.
- Ils offrent des opportunités de marchés pour dynamiser le portefeuille quel que soit le contexte économique.
- Ils proposent en leur sein des mécanismes de protection du capital, de rentabilité, effet airbag…nombreuses sont les possibilités pour rendre l’investissement le plus conservateur possible.
- Ils garantissent la liquidité : la valorisation y est quotidienne et les arbitrages sont donc possibles.
- Enfin, ils apportent de la visibilité sur le portefeuille en mesurant à l’avance les risques encourus et le rendement espéré.
En conclusion, les produits structurés sont des produits complexes qui se situent à la frontière entre un monde risqué, celui de la bourse, et un monde sans risque mais à faible rendement, celui du fonds euros.
Logés au sein de l’assurance-vie, ils constituent alors une solution pertinente pour des investisseurs privés, dans la quête d’un ratio risque/rendement mesuré, raisonné et raisonnable.
Quels sont les principaux risques des produits structurés ?
Les produits structurés sont des produits complexes. Les investisseurs doivent disposer des connaissances et de l’expérience nécessaires afin de pouvoir évaluer les risques de ces produits avant toute décision d’investissement.
Nous attirons votre attention sur les points suivants :
- Ces produits ne peuvent constituer l’intégralité d’un portefeuille financier. Ils doivent être proposés dans le cadre d’une stratégie de diversification du portefeuille.
- Les produits structurés présentent un risque de perte partielle ou totale en capital en cours de vie et à l’échéance.
- Les produits structurés peuvent connaître à tout moment d’importantes fluctuations de cours, pouvant aboutir dans certains cas à la perte totale du montant investi (risque de marché). Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
- En cas de revente du produit avant la date de remboursement prévue par la formule, le montant remboursé dépendra alors des paramètres de marché en vigueur et pourra entraîner une perte en capital (risque de liquidité).
- L’investisseur ne connaît pas à l’avance la durée exacte de son investissement.
- L’investisseur prend un risque de crédit sur l’émetteur et/ou le garant. Ainsi, il est exposé à son défaut et à une dégradation de sa qualité de crédit.

Pauline HAMPARTZOUNIAN
Directrice du Pôle Produits Structurés, Cyrus Herez
pauline.hampartzounian@cyrus-herez.fr