Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre podcast « Dans l’oreillette », un format exclusivement dédié à la Gestion Privée et Gestion de Fortune. Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet qui suscite un intérêt croissant chez les investisseurs français : l’assurance-vie luxembourgeoise.
Souvent méconnue du grand public, elle séduit pourtant de plus en plus d’épargnants fortunés, attirés par sa souplesse, sa sécurité et sa neutralité fiscale.
Pour ce nouvel épisode, nous accueillons Jonathan Scharr, Responsable Gestion de Fortune de l’Offre Assurance-Vie et Bancaire.
Sommaire
Pourquoi cet engouement pour l’assurance-vie luxembourgeoise ?
Jonathan Scharr : L’assurance-vie luxembourgeoise attire de plus en plus d’investisseurs, notamment français.
À fin juin 2023, plus de 100 milliards d’euros y étaient investis par des résidents français selon l’AGEFI.
Ce succès s’explique par plusieurs atouts : une offre financière très large, une protection juridique renforcée et une neutralité fiscale intéressante, notamment pour les clients internationaux.
Qu’est-ce qui rend l’offre financière luxembourgeoise si particulière ?
J.S. : Un contrat d’assurance-vie luxembourgeois offre une grande liberté d’investissement.
Concrètement, vous pouvez choisir de gérer vous-même vos placements ou de déléguer leur gestion à un professionnel.
Si vous préférez garder la main, vous pouvez investir via :
- des fonds externes, souvent des OPC accessibles sans contrainte particulière,
- ou un Fonds d’Assurance Spécialisé (FAS), qui permet d’accéder à un univers très large : actions, obligations, produits structurés, voire actifs non cotés.
Et si vous préférez déléguer la gestion, deux options existent :
- le Fonds Interne Dédié (FID), réservé à un seul client ou à une famille, pour une gestion totalement personnalisée en euro ou en devise étrangère.
- ou le Fonds Interne Collectif (FIC), mutualisé entre plusieurs investisseurs, un peu moins flexible mais plus accessible.
Qu’en est-il de la sécurité ? Le Luxembourg est souvent cité comme un modèle en la matière
J.S. : La protection des souscripteurs est un pilier du système luxembourgeois.
Elle repose sur ce qu’on appelle le triangle de sécurité : les actifs sont déposés dans une banque agréée, distincte de la compagnie d’assurance, et le tout est surveillé par le Commissariat aux Assurances, le régulateur local.
En cas de défaillance de l’assureur, le CAA peut bloquer les comptes et garantir que les souscripteurs soient remboursés en priorité, grâce à ce qu’on appelle le super-privilège.
C’est une protection unique en Europe, qui renforce la confiance des investisseurs.
Sur le plan fiscal, le Luxembourg offre une neutralité intéressante, surtout pour les clients mobiles. Tu peux nous en dire plus ?
J.S. : c’est un autre avantage clé.
Le Luxembourg applique une neutralité fiscale : il ne prélève pas d’impôt à la source sur les produits du contrat.
Cela signifie que la fiscalité appliquée est celle du pays de résidence du souscripteur.
C’est donc une solution idéale pour les personnes susceptibles de changer de résidence fiscale, comme les expatriés ou les dirigeants internationaux.
Elle évite les situations de double imposition et permet de bénéficier des conventions fiscales internationales.
Bien sûr, il reste essentiel d’être accompagné par ses conseils fiscaux locaux pour s’assurer du bon traitement en cas de rachat ou de succession.
C’est un contrat plus flexible, plus sécurisé, et plus adapté à une clientèle internationale ?
Exactement.
Mais il faut aussi garder à l’esprit que ces contrats sont souvent réservés à des patrimoines conséquents, car le ticket d’entrée peut être élevé.
Ils s’adressent à des investisseurs avertis, qui recherchent une ingénierie patrimoniale sur mesure, dans un cadre européen solide.



